Défi végétarien
Le 20 mars prochain est une journée un peu spéciale : c’est la journée internationale sans viande. A cette occasion, j’ai envie de vous proposer un défi. Celui de s’essayer à un régime végétarien pendant 20 jours, du 1e mars au 20 mars.
Le régime végétarien commence à être de plus en plus connu. On a vu ces derniers mois fleurir sur la blogosphère de nombreux blogs de cuisines végétariennes/liennes, des blogs sur la cause animale, sur les cosmétiques cruelty free,…De nombreuses blogueuses sont également végéta*iennes et abordent ce pan de leur vie dans leurs blogs.
D’ailleurs, si vous êtes ici, en train de me lire, c’est que cette question vous intéresse également. Déjà végétarien, en cours de transition ou tout simplement omni curieux, vous avez fait la démarche de vous renseigner sur le sujet.
Commençons donc par survoler les raisons qui poussent à adopter un régime végétarien :
Pour la cause animale :
La consommation de viande implique une grande souffrance animale et la mort de millions d’animaux. Les conditions d’élevages ne respectent en rien leurs bien-êtres et les empêchent de vivre une vie épanouie. Cages trop petites, manque de stimulation, peu de possibilité pour l’animal d’exprimer des comportements naturels (se rouler dans la boue, creuser, chercher, interagir avec les autres membres de son espèce),…Le tout sur fond de pratiques douloureuses : castration des porcelets à vif, becs des poules coupés,…
Et après une vie (est-ce qu’on peut appeler ça une vie ?) de souffrance, les animaux sont conduits à l’abattoir dans des conditions de transports atroces. Là-bas, leur vie s’achève de manière brutale et inhumaine. Il n’est pas rare qu’un animal soit dépecé vivant, la cadence de la chaine d’abattage étant trop rapide que pour assurer un étourdissement efficace. Pas le temps de recommencer si ça n’a pas fonctionné la première fois !
Sans compter les «victimes collatérales »…poussins mâles broyés vivants dans les élevages de poules pondeuses, idem pour les canetons femelles dans l'industrie de foie gras…et on peut même pousser la réflexion plus loin puisque la déforestation générée par l’élevage réduit également l’habitat naturel de nombreuses espèces sauvages.
Pour l’écologie :
Vous n’êtes pas sans savoir que la consommation de viande est un fléau pour notre planète : production de gaz à effets de serre, consommation massive d’eau, déforestation,…
Consommer de la viande n’est donc pas un acte anodin. A une époque où la planète s’essouffle et où les conséquences de notre impact écologique se font sentir, réfléchir à une consommation plus responsable s’impose. Si l’on est déjà dans une démarche écologique en réduisant par exemple ses déchets, en consommant local et bio,… le végétarisme est dans la continuité d’un projet de vie plus écologique.
Et sans vouloir tomber dans le schéma (un peu utopiste) qu’arrêter la consommation de viande réduirait (stopperait ?) la faim dans le monde, il n’est quand même pas insensé de dire que la production et la consommation de viande entretien un paradoxe. On n’a pas arrêté de nous dire qu’avec le modèle d’agriculture et d’élevage occidental on allait nourrir le monde entier, et pourtant plus le temps avance et plus le nombre de gens qui meurent de faim augmente ! Du coup, cultiver des hectares de terre pour produire des céréales destinées majoritairement à nourrir du bétail qui lui-même sera consommé en grande partie par l’occident (et dont les excédents finiront à la poubelle)…ça me semble un peu paradoxal pour réduire la faim dans le monde, pas vous ?
Pour la santé :
La consommation excessive de viande serait un facteur favorisant de maladies cardio-vasculaires, de diabètes et de cancers. De nombreuses études ont mis en évidence, par exemple, le lien entre une consommation importante de viande rouge et le cancer de l’intestin. De plus, les charcuteries sont bien souvent trop salées ce qui favorisent l’hypertension artérielle et les complications qui en découlent.
Ensuite, le risque sanitaire est également majeur. La viande véhicule de nombreuses bactéries, et les intoxications alimentaires sont nombreuses. J’ai moi-même souffert par le passé d’une infection à Campylobacter, bactérie que l’on trouve dans la volaille…ça c’est terminé par une ulcération généralisée de l’intestin, des antibiotiques en intraveineux et un régime sans résidus (autant dire des biscottes et du riz) pendant 2 semaines…Rajoutez à ça la Salmonella, la toxoplasmose, Escherichia Coli, Staphylocoque Aureus…et on a une joyeuse bande de copines virulentes.
Et si l’on pense en termes de santé communautaire, on peut dire que la viande met en péril nos antibiotiques. Et pour cause, les animaux d’élevages sont gavés aux antibiotiques, soit pour compenser un système immunitaire déficient et éviter la propagation des maladies favorisées par leurs conditions de vie (proximité trop importante, mauvaises conditions d’hygiènes,…), soit comme c’est le cas aux USA pour favoriser la croissance. En effet, les antibiotiques sont utilisés comme facteurs de croissance, heureusement cette dernière pratique est interdite en Europe depuis 2006 mais il existe de nombreux cas de fraudes. Cette utilisation massive d’antibiotiques génère des résistances, et malheureusement cela fait des années que l’on n’a pas trouvé de nouveaux antibiotiques. La situation risque de devenir critique d’ici quelques années, où des maladies que l’on soigne aujourd’hui sans difficultés, risque de devenir difficilement traitables faute d’antibiotiques encore efficaces.
Pour le social :
Je terminerais par un point peu abordé dans la question du végétarisme, qui pourtant a, à mes yeux, également son importance, c’est celle de la question sociale. En effet, on oublie souvent (ou on ne le sait pas) que les conditions de travail dans les abattoirs sont inhumaines : bruits, odeurs, températures, cadence de travail infernale…tout est fait pour épuiser le travailleur. Les ouvriers sont aliénés à leur travail et doivent se déshumaniser pour effectuer ce métier, sous peine de craquer mentalement. Le tout sur fond d’horaires lourds et salaires faibles. Sans oublier que les accidents du travail sont (trop) fréquents et bien souvent graves.
Le turn-over important dans ces entreprises confirme ces difficultés. Les entreprises peinent à trouver du personnel, font de plus en plus appel à des agences intérim ou encore à des travailleurs immigrés. Elles engagent du personnel sous-qualifié, qui n’ayant pas le choix et dans un besoin extrême de trouver un emploi, accepte n’importe quelles conditions de travail. Certains n’hésitent pas à parler « d’esclavage moderne » pour évoquer le travail des ouvriers d’abattoirs. Dès lors, il ne faut pas s’étonner des pratiques parfois douteuses que l’on rencontre dans ce milieu (torture sur les animaux, irrespects de ces derniers,…). L’homme en souffrance engendre de la souffrance et une absence de compassion, renforcée par le travail à la chaine qui termine de piétiner le peu d’humanité restante chez les ouvriers. (Jonathan Safran Foer explique d’ailleurs très bien ça dans son livre « Faut-il manger les animaux ? » en recueillant le témoignage de nombreux ex-ouvriers d’abattoirs)
Après ce (très) petit résumé, j’espère vous avoir convaincu (ou du moins motivé) à essayer le défi végétarien pendant 20 jours. Celui-ci consiste donc à adopter un régime végétarien pendant ces 20 jours, ce qui exclue donc de manger de la viande et du poisson.
Tout au long du défi, je vous proposerais également des articles sur le végétarisme : comment s’organiser pour cuisiner des plats équilibrés, sains et pas trop chers avec une vie (très) active, le végétarisme et le sport, le végétarisme et les autres (notamment comment faire quand on est invités hors de chez soi,…)
Pour vous aider dans la réalisation de ce défi, j’ai créé un évènement sur Facebook sur lequel chacun pourra partager son expérience, son vécu de ce défi, poser ses questions, poster des liens de recettes, donner des conseils (pour ceux qui sont déjà végétariens),…
Je vous mets également les liens de quelques blogs qui pourront vous aider, notamment de cuisine :
Blog de cuisine :
Le blog végéta*ien de Rose Citron
Blog inspirants :
Pour vous inscrire au défi, rien de plus simple, il y a plusieurs choix qui s’offrent à vous :
- Dire dans un commentaire si dessous que vous comptez essayer ce défi
- Vous inscrire sur l’évènement
Alors, prêts à vous lancer dans ce défi ? Quels genres d’articles aimeriez-vous que je publie sur le végétarisme durant ces 20 jours ? Une question ou un sujet qui vous intéresse plus ? Une idée à proposer ?
J’invite également les blogueuses déjà végéta*iennes à me contacter si elles le veulent pour réaliser un article en collaboration, pour agrandir le défi ! Et pourquoi pas propager ensemble l’idée de ce défi sur la blogosphère !